1. Où est le Traité sur les combustibles fossiles ? — Il n’existe pas.

Le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles est un traité proposé pour arrêter explicitement la propagation de l’exploitation des combustibles fossiles et pour réussir une sortie juste du charbon, du pétrole et du gaz pour des énergies propres.

2. Il n’y a pas de problème avec la consommation de combustibles fossiles pour faire de l’énergie. 

Le problème est que les réserves et les projets de production des entreprises et des gouvernements contiennent bien plus de charbon, de pétrole et de gaz qu’il ne sera jamais possible de brûler si le réchauffement climatique doit rester à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Dit autrement, consommer tous les combustibles fossiles actuellement dans les comptes des entreprises garantirait une catastrophe climatique.

De nombreuses études majeures soutiennent cette conclusion, dont une qui a découvert que 90 % des réserves de charbon et 60 % des réserves de pétrole et de gaz ne pourront pas être extraites. Les plus grosses entreprises pétrolières prévoient des foules de projets pétroliers et gaziers qui sont des « bombes climatiques » conduisant à des impacts mondiaux catastrophiques.

3. Le monde ne peut pas se passer des combustibles fossiles. Les énergies renouvelables ne peuvent pas satisfaire les demandes énergétiques. 

Les sources d’énergie renouvelables (hydroélectrique, géothermique, éolien et solaire) sont disponibles dans tous les pays et leur potentiel doit encore être pleinement exploité. Presque 30 pour cent de l’électricité mondiale vient aujourd’hui des renouvelables (AIE, en anglais).

En 2050, 90 pour cent de l’électricité mondiale pourra et devra venir des énergies renouvelables (IRENA, en anglais). Le monde ajoutera autant de puissance renouvelable dans les cinq prochaines années que dans les vingt passées (AIE, en anglais).

On prévoit que les énergies renouvelables deviendront la plus grande source d’électricité mondiale au début de 2025, dépassant le charbon (AIE, en anglais). Dans de nombreuses régions, les énergies renouvelables sont les sources d’énergie ayant la plus forte croissance (AIE, en anglais).

4. La sortie des CF causera plus de pauvreté en nous faisant reculer dans nos niveaux de vie et entravera le progrès technologique. 

Les événements de ces dernières années ont accentué le coût pour l’économie mondiale d’un système énergétique centralisé fortement dépendant des combustibles fossiles. Les prix du pétrole et du gaz s’envolent et la crise en Ukraine apporte de nouvelles inquiétudes et de nouvelles incertitudes. La pandémie de la COVID-19 continue d’entraver les efforts de relance alors que les citoyens du monde entier s’inquiètent pour l’accessibilité des factures énergétiques. En même temps, les impacts du changement climatique dû à l’activité humaine sont de plus en plus évidents tout autour du globe. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévient qu’entre 3,3 et 3,6 millions de personnes vivent déjà dans des environnements grandement vulnérables au changement climatique. Aujourd’hui, les gouvernements endossent la difficile tâche de s’attaquer à des sujets qui pourraient paraître opposés :  sécurité énergétique,résilience et énergie accessible à tous. Face à l’incertitude, les décideurs doivent être guidés par les objectifs globaux que constituent l’arrêt du changement climatique et la mise en œuvre d’un développement durable. Toute autre approche, particulièrement l’investissement dans de nouvelles infrastructures pour les combustibles fossiles, ne fera que perpétuer les risques existants et intensifier les menaces anciennes du changement climatique.

5. Aucun pays n’a signé le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

Le traité a d’abord été signé pendant l’assemblée générale de l’ONU par le Vanuatu en septembre et par le Tuvalu à la COP 27. L’Organisation mondiale de la santé l’a approuvé, puis  le cardinal Czerny du Dicastère du Vatican pour le service du développement humain intégral et des responsables religieux représentant 1,5 million de personnes. D’autres soutiens incluent le Parlement européen, 70 villes, y compris Londres, Paris et Los Angeles, et 1700 ONG.

6. Les technologies pour une énergie propre rejettent aussi des émissions comme les combustibles fossiles. 

Les technologies pour une énergie propre, des éoliennes et panneaux solaires aux véhicules électriques et batteries rechargeables, nécessitent bien une large palette de minéraux et de métaux (AIE) et produisent donc quelques émissions, mais quand même bien moins que les combustibles fossiles (AIE).

Les panneaux solaires produits aujourd’hui n’ont besoin de fonctionner que pendant 4 à 8 mois pour compenser les émissions de leur fabrication (et le panneau solaire moyen a une durée de vie d’environ 25 à 30 ans) (AIE). De la même façon, les éoliennes ne prennent qu’environ 7 mois pour produire assez d’électricité propre pour composer la pollution au carbone générée pendant leur fabrication (et elles ont une espérance de vie habituelle de 20 à 25 ans) (ScienceDirect). 

La majeure partie de la pollution au carbone générée pendant la vie d’une éolienne se produit pendant la fabrication. Une fois qu’elle est installée et qu’elle tourne, l’éolienne ne génère pratiquement aucune pollution. En revanche, une usine à charbon ou de gaz naturel consomme du carburant et rejette du dioxyde de carbone à chaque instant. Il est important de remarquer que les éoliennes ont négativement affecté les communautés vulnérables et qu’elles devraient être construites avec un plus grand respect pour les droits de celles-ci.

7. Si un TNPCF est approuvé, la sécurité énergétique pour les pays du Sud souffrira de pénuries et n’atteindra pas les objectifs de développement durable sur l’énergie.

L’approbation potentielle d’un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles (TNPCF) lève des réflexions importantes pour la sécurité énergétique pour les pays du Sud. Bien que passer à une énergie propre soit essentiel, nous devons aborder l’équité et l’accès à l’énergie. D’après le Forum économique mondial, de nouveaux défis existent parce que les pays se concentrent sur la sécurité énergétique à cause des prix de l’énergie croissants. Pour atteindre les objectifs climatiques, nous devons acheter en grosse quantité à toutes les nations en nous assurant que les projets de transition énergétique ne compromettent pas la stabilité du marché ni le développement équitable du Sud. Déployer plus d’énergies renouvelables demandera un financement accru, ce que des réformes de développement financier peuvent soutenir. Par conséquent, l’approbation définitive d’un TNPCF contribuera à équilibrer la sécurité énergétique et la durabilité, qui sont essentielles pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) (FEM, en anglais). 

8. Que signifie approuver ou signer le TNPCF ?

Les organisations et les individus de la société civile qui approuvent le TNPCF demandent à leur gouvernement de développer et de mettre en place un ensemble de lois contraignantes internationales pour arrêter l’expansion, l’exploitation et l’utilisation de toutes les ressources de charbon, de pétrole et de gaz et pour passer à des énergies renouvelables d’une manière juste et équitable en n’oubliant aucune communauté, aucun travailleur et aucune personne et en suivant les meilleures prescriptions scientifiques disponibles.

9. Signer en tant qu’individu ou en tant qu’institution ne fera pas de différence.

Les communautés de fidèles ont un rôle important à jouer pour mettre des principes éthiques dans la définition des processus et des mécanismes des Nations unies. Le soutien des institutions ou des individus de diverses confessions permet à l’ONU d’endosser la voix des plus vulnérables et d’aborder avec équité la crise climatique qui est au cœur du plaidoyer des communautés de fidèles.

10. Le changement climatique n’existe pas et ceux qui sont contre les industries des combustibles fossiles sont des gauchistes radicaux.

Le déni du changement climatique est un phénomène complexe qui implique un choc entre les faits et les valeurs. Bien qu’il y ait un grand consensus scientifique sur le fait que le changement climatique soit réel et principalement causé par les activités humaines, certains s’opposent encore à cette réalité. Plus d’informations dans cet article.